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108 pages
Prix du numéro :
80 F

Numéro 20 - Tenir Lieu

Textes, poèmes et nouvelles de Heloïsa Arcoverde de Morais, Yves Heurté, Louis Sclavis, Pierre Dade-Brenjot, Françoise Ille, Jacqueline Saint-Jean, Michel Druez, Félix-Marcel Castan, Michel Cosem, Henry Tramoy, Gilles Lades, Bernard Jay, Pierre Le Coz, Rémé Gomez, Michel Lac, Michel Dugué, Bernard Noël, Guillevic, Pierre Colin, Danielle Querol, Charles Juliet, Michel Ducom

3 notes de lecture (par Marie Lac et Jacqueline Saint-Jean)
+ parutions

Avec des illustrations de Jean Lafforgue et de Jacques Brianti







Là tout près, le soleil s'est brisé en deux.
La roue du monde n'est plus que la roue
rompue du premier chant.


Bernard Noël
("Site transitoire", extrait)

 

 

   La pluie occupe tout le paysage. Et
celui-ci est envahi de frissons.
   Corps soudainement dévêtu et qui
consent.


Michel Dugué
("Un jour contemporain",
extrait)

 

 

   OEIL

   Le trou sacré. Là tu tombes, là tu vis.
Anémone qui te dévore... "Le matin est
clos comme un oeil." L'oeil c'est
l'envie
.
   Celui qui aime a l'oeil long dans
la tête.

   PRUNELLE

   "Prunelles courant de tous côtés sur
l'asphalte." Les prunelliers en fleurs.
Aubépine où naîtrait le désir.


Pierre Colin
("Lieux dits", extraits)

 

 

Le lieu c 'est les autres. C'est tout. Que
voulez-vous que je vous dise ? (...)

Le lieu est habité par les autres,
présents, parfois passés, par l'instant
et par des mémoires.

L'endroit du lieu ne compte pas :
l'endroit ou le moment a lieu fait partie
du lieu ; il est aussi un "autres".

Les autres, ceux qui viennent voir,
entendre, en rentrant dans l'endroit
entrent aussi dans le lieu et deviennent
des autres et vous en êtes,
un "autres" (...).


Louis Sclavis
("Le lieu de création d'un
musicien souvent de jazz",
extrait)

Editorial, par Michel Lac



La loi du milieu


Le premier jour, il chercha derrière lui et il ne trouva que l'empreinte d'avant le premier jour.

Puis, tout s'accéléra : la localisation, l'endroit, le d'où suis-je ? ne vinrent à son esprit que bien plus tard, quand il risqua ses mots au delà des lignes.

Il cherchait à tracer une géographie imaginaire : la syntaxe du lieu comme une mer apprivoisée.

"Il pleure indéfiniment son épouse perdue dans l'inventaire sans fin dressé par l'éolienne du temps".

Anne et âme se complaisent à tuer le suspense.

La Barbe-Bleue n'a plus que la couleur de son sens ; le pourpre domine dans l'univers.

"Et tes yeux ma bien aimée" n'atteindront jamais le goût de tes baisers.

"Les lieux se déplacent" jouent à colin-maillard.

Tes mains se croisent dans le jardin des délices et posent leurs lèvres sur les allées de mai.

Nous perdons nos "Recife" dans des coraux d'argent. Tu lances aux flots marins une ligne fluviale, de tes mains surgit une rivière éphémère et c'est ta vie qui s'échappe dans le courant naissant.

Il pose un pied, puis l'autre sur des pierres furtives. Boucaniers et héros tracent sur leur carte de visite : "nous sommes de la baleine blanche".

Voulez-vous du lieu ? Rien ne nous arrête, nous sommes du temps où les noms n'ont pas d'âge.

Nous sommes Ici dans l'espace du texte. Et maintenant à vous de (d)ire, (l)ire si nous allons vers le printemps.

 

P.s. : Il se trouve que nos aïeux ne tinrent pas en place.




Michel Lac



 

           
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