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54 pages
Prix du numéro :
60 F (épuisé)

Numéro 18

Textes, poèmes et nouvelles de Marie Lac, Laurent Nègre, Pierre Colin, Dominique Grandierre, Danielle Nabonne, Jacqueline Saint-Jean, Alain Girard, François Cabanis, Frédéric Ducom, Michel Lac, P.H.M. Burgaud, Michel Ducom

Avec des illustrations de Jean Lafforgue, Christian Aguirre, Joëlle Cohen-Gonthier et une photographie de Claude Baudin







Déplacements


Elle resta longtemps prisonnière
d'une image mouvante distincte
elle -première- ma mère
en-deça des signes
est-il l'heure de se taire ?

les oiseaux signalaient le passage
les os saignaient d'une onde
à une autre - mise au monde
mise à l'autre et le rêve
le rêve envahissant de la mer

qui me parle d'enfants et de départs
qui me parle et déparle en moi
l'enfant défendu l'enfant perdue
comme un linge qui claque adieu
une histoire calque des gestes obscurs
un ciel ancien s'écarte
où est l'amour dans cette femme
enclose qui dort en elle ses ailes
repliées ?


Danielle Nabonne




      Il est grand temps de laisser se
reposer en vous le haut vol migratoire
des paroles
       Il est grand temps d'abriter dans
votre ombre des oiseaux qui ont
commerceavec le soleil.


Michel Ducom
("Ce matin, chaque mot
comme une décision de
verre", extrait)

 

Saurons-nous surgir des rafales de la nuit ?

Dans les rues désertes, elle était nue comme un criquet.

Attendez... Le jour éventré chevauche sur nos lèvres. Il y a beau temps que les momies dérivent sur le fleuve.

C'est trop, cette peau tendue qui ne trouve pas de répit.

Je suis venue vous demander "Avez-vous jamais pensé à la nuit" ?

Elle était comme les élytres tièdes sur les parois de calcaire, elle avançait tête baissée, à demi-mot.



Marie Lac   




22 novembre 1991

Les corbeaux flottent dans la soupe, les pattes enroulées. Je n'ai pas pu dîner ce soir à cause de cela. La vision m'a repris dans la nuit et cette fois ils flottaient sur la lune, comme un attroupement comique, avec un sentiment de mâchouillé, comme si mon sang partait de travers, à droite, à gauche puis dans la glotte d'une femme gigantesque, couverte de morceaux de têtes. J'ai refait le chemin en arrière, j'étais assis comme un iceberg dans un champ de tulipes, sifflant comme un steamer, fumant comme une horlogerie, (et patatra dans mes besoins).


Laurent Nègre    
("Les jours de Laurent Nègre", extrait)    


 

 

           
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