Ressac (extraits)

 

Ma nuit expire
ses rêves d'argile
paupières hallucinées
battant le trèfle pourpre
sur le sang des marées étales

 

 

Rouge est le sang
qui brille
à la pointe écumeuse
des babines du soleil

 

 

Il dévide son rire
de paupières rebelles
tendrement ébauchées
sur l'or bleu du cratère

L'enfant se morcelle
ses yeux de lagune
irradient échevelés
les laves ancestrales
de souffles fossiles

Il préfigure l'abîme

 

 

Crève-coeur
clair-obscur
pas de demi mesure
dans l'iris de l'absolu

 

 

Plongée dans le cercle
des racines tumultueuses
l'âore écorchure
dément son souffle

 

 

A l'aube du ressac
de l'osmose furieuse
les landes hirsutes
ont scellé le cycle

 

 

Lové dans les serres
granitiques de la nuit
l'enfant s'ébrèche
en stries d'ébène

 

 

Isabelle Saint-Jean, "Rivaginaires n°21, 1996

 

 

 

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© Isabelle Saint-Jean, Septembre 2000
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