C'est cela l'important, dire "Je meurs", et le ressassant jusqu'à l'exaspération, sentir monter également intense l'exaspération devant ce qui, faisant mêlée, halète à l'autre bout de soi, et qu'on salue, sachant seulement que cela existe, à l'autre bout de soi.
Elle morte étendue dans ses plis laissant la mort envisager les plis qui la reçurent avant tout autre, qui l'embrassèrent avant que quequ'un entre - quelqu'autre avec ses plis, entre. Les draps montrent partout le chemin de son corps, en haut, en bas; indiquant à son corps le chemin qu'il prend - le chemin caché sur son corps - Je sais que je suis important pour cela, dans la lumière. Que je ne le serai pas sans cela.
Cette maison n'accueille pas ceux qui ne la rident pas, ne l'usent pas, ne l'envahissent pas dans leur propre et intime voyae, de l'intimité lourde dans leurs jambes, laquelle transforma leur fatigue en conquête. A la longue les yeux se ferment et chaque membre, chaque extrémité du corps, va poser sa selle, l'ajuste au garrot de l'invisible et va son chemin, va alimenter sa faute, sa transparence, va transpirer derrière les meubles.
Des mots qui ne peuvent rien dire de ce qu'ils ont aimé, des mots qui ne se souviendraient que de la neige, des mots de la neige, des mots qui sont montés trop hautdans leur neige pour qu'on vienne les chercher, des mots qu'on ne viendra pas chercher, ici dans leur neige, sinon untel qui ne pourrait plus vovre sinon dans la neige. Un seul qui marche dans son langage, vers le Nord, vers les choses qui parlent le Nord de leur langage, devant lui.
Un seul dis-je, que devenu gris décrivait mais que désireux de s'éprendre du blanc suffirait seul à signifier, à construire, immobile, dans son futur. Car il serait prêt à bouger, il consentirait à faire un geste, pourvu que blanc, pourvu que fenêtre qu'il ferme continue l'entreprise, pour elle et contre lui, savoir,
de ne pas la briser parce qu'il tient son sexe de la main gauche, parce qu'il est malade il va et vient sur son sexe, lui dans la main, pour le rendre droit, rien que pour cela, c'est assez, c'est beaucoup, le plus souvent possible le plus vite possible, pour ne pas être toujours brisé dans sa tête, pour ne pas faire l'amour, s'il doit le faire encore, il doit, avec sa tête, mais avec son sexe droit, avec son sexe droit d'homme allé au nord des choses, au bout des choses pourvu que blanc, pourvu que ce soit sa main à elle qui ferme la fenêtre, cela suffirait seul à ce qu'il ait un avenir. Cela suffirait à ce qu'il s'endorme, qu'il s'endorme sans elle avec cela qu'elle est encore une fois, encore une fois qu'elle est la première fois lui et elle allés au nord des choses (elle au nord, lui au nord) lui d'abord et sans pudeur pour elle, pour l'avenir sans pudeur qu'elle est : son visage, sa bouche, son ventre. Mais c'est une façon de voir, de les appeler par leur nom, partout de les défendre et d'aimer leur proéminence.
A la troisième personne comme si j'avais touché quelque chose et ne sachant plus comment avancer ni pourquoi, mes veines, miraculeusement se sont refermées, et de nouveau j'avance : je meurs et cela m'impressionne.
Guy Viarre, Rivaginaires, n°22, 1997
© Isabelle Saint-Jean, Septembre 2000 - Décembre 2001
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