Jean-Charles Guichen

 

 

Écouter jouer Jean-Charles Guichen est un vrai plaisir. Quelle que soit la formation dans laquelle il évolue, qu'il soit accompagnateur ou soliste, on est rapidement convaincu que l'on a affaire à un sacré guitariste : grande maîtrise technique, travail impressionnant sur le rythme, etc.

Il faut dire que Jean-Charles a été a bonne école : enfant, il suit une formation classique, avant de poursuivre son apprentissage et perfectionner sa technique auprès de guitaristes tels que Guillo Dono, Éric Sourdès, Gilbert Le Pennec, ou enfin Soïg Siberil.

La partie n'était pourtant pas gagnée lorsqu'il prend conscience à treize ou quatorze ans, en fréquentant les festoù-noz, de ce qu'il a vraiment envie de faire : à cette époque, l'engouement pour la musique bretonne était loin d'atteindre les sommets actuels. Pourtant, loin de renoncer, c'est dans cette voie qu'il choisit de s'engager.

De là naîtra Ar Re Yaouank, créé en 1986 avec son frère Fred, avec Gaël Nicol, David Pasquet, et un peu plus tard Steph de Vito. Au cours des quelques 10 années que durera l'aventure, le groupe attirera les foules : son apport au renouveau du paysage musical breton demeure aujourd'hui incontestable, et il est encore bien des nostalgiques à réclamer... une reformation !

Mais si Ar Re Yaouank reste sans nul doute une expérience musicale fondamentale pour Jean-Charles Guichen, il ne s'arrête pas en si bon chemin, comme on a parfois tendance à le croire. A peu près à la même époque, il forme toujours avec son frère et avec le flûtiste Christophe Le Helley, le groupe Bran.
Puis, à la séparation des Yaouank en 1997, il va s'orienter avec Fred et le percussionniste Dominique Molard vers une formation que l'on a souvent qualifié de plus "intimiste", le Trio Guichen. Jacques Pellen, quant à lui, en parle plutôt comme d'une "formule à géométrie variable", dans la mesure où, pour le plus grand plaisir des amateurs, divers musiciens la rejoignent régulièrement.
Dans la foulée, en 1998, Jean-Charles sort un album sous son nom, dans lequel il s'entoure de neuf musiciens, dont Laurent Jouin, Gaël Nicol, Patrice Marzin, Soïg Siberil, ou encore Jacques Pellen.
Avec ces deux derniers, d'ailleurs, il n'avait pas attendu pour s'embarquer dans un nouveau projet. L'expérience PSG (Pellen, Siberil, Guichen) - trois guitares, trois guitaristes- remporte immédiatement un très vif succès dans les festoù-noz, au point qu'on en est toujours à regretter qu'un disque n'en soit pas né, et que les trois compères ne se réunissent pas plus souvent sur scène...
Enfin, on retrouve aussi régulièrement Jean-Charles dans la Celtic Procession de Jacques Pellen. Et puis, tout récemment, c'est avec Alan Stivell, à qui il est resté fidèle depuis le début, qu'il enregistre un album.

Le parcours de Jean-Charles est donc, on le voit, bien rempli. Autant de chemin parcouru, d'expériences enrichissantes pour ce musicien accompli, qui est aussi compositeur. Tout au long de son dernier album, on chemine agréablement entre nostalgie, sérénité tranquille, mélancolie, mais aussi énergie, clins d'oeil et pointes d'humour... On y entre par la grande porte avec le magistral "Me m'eus kanet partoud", auquel on ne peut s'empêcher de revenir, encore, et encore, avant de reprendre la route. Une route aux paysages variés, semée de haltes, qui, après une étonnant passage par "Les landes de Locarn", et un "Conception" pour le moins festif, nous laisse littéralement... en suspend. Libres de tourner les talons, libres de continuer.... ou de recommencer.

 

 

Sommaire

 

 

© Isabelle Saint-Jean, Mars 2000
(conception, logos, texte)

Site optimisé en 800x600
Polices de caractères : Arctic, Comic Sans MS
Cliquez pour les télécharger



Francité